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Bare Trees in Fog

Ils voulaient avoir une voix.

Cette semaine, le gouvernement canadien votera sur la Loi sur la citoyenneté. Je suis la situation de près. Le projet de loi C-3 est la plus récente version visant à permettre aux Canadiens dits « perdus » de réclamer leur citoyenneté. Le fondement même, si l'on peut dire, est l'héritage : ce lien qui unit les familles par la filiation, de génération en génération. La loi actuelle limite cette filiation aux Canadiens de première génération. Comment limiter une filiation ? Impossible ! Le vote final au Sénat est en cours de débat au moment où j'écris ces lignes. Cela soulève une question essentielle : que signifie être citoyen ?


Au Canada, le débat fait rage au Parlement tandis qu'aux États-Unis, la citoyenneté est violemment attaquée dans les rues. Comment en sommes-nous arrivés là ? C'est notre histoire collective. Pour une version complète de cette histoire, le documentaire de Ken Burns, « La Révolution américaine », est diffusé cette semaine sur PBS. Ironie du sort, les chaînes de télévision publiques ont été privées de financement par le gouvernement fédéral. Et c'est précisément là que l'histoire américaine a commencé : par la rupture avec le gouvernement.


Cela a pris du temps, mais ceux qui se sont battus pour la liberté, des gens ordinaires comme vous et moi, se sont levés et ont risqué leur vie pour nous tous. Ils ont mené une lutte courageuse contre la couronne britannique à Québec, ville natale de mes grands-parents maternels.


Cette ville est une citadelle imprenable qui a bien servi ses habitants pendant des siècles. Ces murs ne devraient pas les empêcher d'entrer au XXIe siècle. « Un Canadien est un Canadien, point final », a dit quelqu'un. C'est on ne peut plus clair.


Alors que le vote se poursuit sur ma citoyenneté, et celle de nombreuses autres générations, cela suscite des comparaisons douloureuses pour ceux qui ne souhaitent pas être citoyens de leur pays natal. Quand on ne peut vivre en paix et en sécurité dans sa patrie, que peut-on faire d'autre que de chercher un meilleur foyer ? Les premiers colons (à juste titre appelés ainsi) étaient les premiers immigrants en quête de liberté, fuyant l'oppression, la persécution religieuse, la liberté tout court. Il aurait été parfait qu'ils arrivent de leur traversée transatlantique pour s'installer dans une nouvelle patrie, laissant derrière eux le roi. Mais comme nous le savons, le roi n'avait aucune intention de laisser partir son peuple, quoi qu'il arrive. Les rois sont ainsi !


Beaucoup savaient que leur décision difficile de quitter la patrie n'était que le début. La liberté était une autre affaire. Ils aspiraient simplement à être entendus. « Donnez-moi la liberté ou donnez-moi la mort », ces mots ont fait basculer un débat parlementaire interminable vers la défense de ce qui était et est juste. La liberté, comme le soulignait Patrick Henry, est une quête, « une cause sacrée ». Ces paroles furent prononcées non pas dans un bâtiment gouvernemental, mais dans un lieu de culte, l'église Saint-Jean de Richmond, en Virginie*, offrant ainsi au patriote Henry la liberté qu'il recherchait pour dire la vérité. Ses paroles inspirées, en substance, étaient une expression de la liberté d'expression qui a conduit d'autres personnes à suivre le mouvement qui allait inévitablement mener à la Révolution américaine contre l'Empire britannique. Tout a commencé dans la ville de Lexington, dans le Massachusetts, où j'ai vécu un temps.



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Le berceau de la liberté américaine est symbolisé par la statue du Minuteman qui domine l'espace vert au cœur de la ville. Chaque année, les Minutemen d'aujourd'hui commémorent le premier coup de feu qui a retenti dans le monde entier. C'est une puissante démonstration de la lutte pour la liberté en action. Nous aussi, nous sommes en quête de liberté. Nous voulons ce qu'ils voulaient : avoir voix au chapitre. Sans voix au chapitre, il n'y a ni liberté ni justice pour tous, ni pour personne.



* ebsco.co Analyse : Donnez-moi la liberté ou donnez-moi la mort

 
 
 

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© 2023 par Marie-Laure

​Six étapes du pèlerinage :

  • L'appel :

  • Le clairon d’ouverture de tout voyage spirituel. Souvent sous la forme d’un sentiment ou d’une vague envie, d’un désir humain fondamental : trouver un sens à un monde surchargé nécessite d’une manière ou d’une autre de laisser derrière soi ses obligations quotidiennes. L'identité est l'ennemi de la spiritualité.

  • La séparation :

  • Le pèlerinage, de par sa nature même, détruit la certitude. Il rejette ce qui est sûr et familier. Il affirme qu'on est plus libre lorsqu'on se libère des obligations quotidiennes de la famille, du travail et de la communauté , mais aussi des obligations de la science, de la raison et de la technologie.

  • Le voyage :

  • L’épine dorsale d’un voyage sacré est la douleur et le sacrifice du voyage lui-même. Ce sacrifice personnel enrichit l'expérience ; cela renforce également le sentiment de communauté que l’on développe en cours de route.

  • La contemplation :

  • Certains pèlerinages empruntent le chemin direct, jusqu'au centre du saint des saints, directement au cœur du sujet. D'autres empruntent un itinéraire plus indirect, faisant le tour de l'extérieur du lieu sacré, transformant le voyage physique en un chemin spirituel de contemplation comme une promenade dans un labyrinthe.

  • La rencontre :

  • Après tout le travail et les ennuis, après tous les coups de soleil, les gonflements et les ampoules, après toute l'anticipation et l'attente vient l'approche, l'observation . La rencontre est le point culminant du voyage, le moment où le voyageur tente de se glisser à travers un mince voile là où les humains ont vécu de concert avec le Créateur.

  • La réalisation et le retour :

  • Au point culminant du voyage, le pèlerin rentre chez lui pour découvrir que le sens qu'il cherchait réside dans le familier de son propre monde. "Voir cet endroit pour la première fois..."

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